The Adventures of Robin Hood (1938)

Publié le par Ashtray-girl

Les Aventures de Robin des BoisClassique absolu en son temps - et depuis lors, pour beaucoup - The Adventures of Robin Hood avait alors trois arguments de poirds pour passionner les foules: un budget colossal (il devint ainsi le film le plus coûteux de la Warner à l'époque, avec un budget final de 2 000 000 $), Errol Flynn, et la Technicolor.

L'adaptation de ce Robin des Bois est née avant toute chose d'une volonté de la Warner de diversifier un peu son catalogue, jusqu'ici tourné essentiellement vers les films de gangsters et autres comédies musicales. Explorer le genre de cape et d'épées était de fait on ne peut plus judicieux. Et, pour un coup d'essai, c'est un coup de maître.

 

D'emblée, l'étiquette "blockbuster" s'impose d'elle-même. La multitude des costumes, la pluralité des décors - plutôt convaincants, pour l'époque - et les diverses scènes de combats choregraphiées de main d emaître attestent d'une ambition non dissimulée de la part de la maison mère. On peut dire qu'ils ont fait les choses en grand, mettant toutes les chances de leur côté. Ainsi, même si le tournage s'est principalement déroulé en automne, à aucun moment ce détail ne transparaît à l'écran, tant tout est (factice) verdoyant et ensoleillé, conférant à Sherwood une image buccolique dont le mythe aura du mal à se départir par la suite.

L'intrigue, si elle ne recèle pas de surprise majeure (pas quand on connaît l'histoire, du moins) adopte néanmoins un traitement un peu novateur - ou est-ce les adaptations postérieures qui le feront? - puisque, bien avant le Robin Hood de Ridley Scott par exemple, il est déjà question du temps de Michael Curtiz et William Keighley d'un hors-la-loi qui ne se contente pas de dérober aux riches pour nourrir les Les Aventures de Robin des Boispauvres, mais bien d'un petit seigneur en rébellion contre l'oppression arbitraire des Normands qui prend son parti de la défense des opprimés, organisant ainsi la résistance contre le prince Jean (Claude Rains) en l'absence de Coeur de Lion. Si ce versant de l'histoire est abordé de façon toute rocambolesque et légère, on est à la fois très loin et très proche des clichés véhiculés autour de Robin des Bois dont, ironiquement, le film est également l'instigateur.

Imagerie kitschissime - jamais on aura vu autant de couleurs ni de tissus aussi moirés dans un cortège royal - technicolor à fond, propos un rien naïf mais suffisamment fédérateur pour enflammer l'imaginaire collectif, ces Aventures de Robin des Bois hissent un symbole de la littérature anglaise au panthéon des héros de cinéma, lui conférant par la même occasion des attributs un rien douteux, qui perdurent encore aujourd'hui (et qui seront, de ce que j'en sais, moqués un par un par Mel Brooks dans son Sacré Robin des Bois). Si les rivets dorés et les collants moulants de toute cette joyeuse clique (les gais compagnons n'ont jamais aussi bien porté leur nom) prêtent indéniablement à sourire, le tout remportent néanmoins le pari de Les Aventures de Robin des Boispassionner et de divertir son assistance. Car, ne l'oublions pas, à l'époque, les moyens n'étaient pas les mêmes, et l'ensemble, s'il a prix un coup de vieux certain, conserve néanmoins une réelle légitimité, de par la gestion sans temps morts de son action, de par l'humour qu'il distille, et de par l'aperçu certes un peu mièvre de cette période reculée qu'il fait flamboyer. Avec, en prime, une romance old school qui n'a rien perdu de son charme entre une Lady Marian divine (Olivia de Havilland) et un Robin de Locksley (Errol Flynn) habité, bien qu'un peu trop rigolard, et un vrai affrontement avec un méchant vraiment méchant en la personne de Guy de Guisbourne (Basil Rathbone, impeccable), ennemi juré de Robin (et non, le shériff de Nottingham n'est toujours pas en odeur de sainteté).

 

Divertissantes et novatrices (à l'époque), Les Aventures de Robin des Bois sont à la base de tout ce qui se fera par la suite (le Disney de 1973 pompe d'ailleurs les trois quarts de ses séquences dans celles de 1938). Avec le temps, on aura tendance à juger le tout plutôt naïf et immature, mais le charme, lui, continue d'opérer et de servir un film qui, malgré tout, a plutôt bien vieilli.

 


 

*Indice de satisfaction: 2_etoiles.jpeg (+)

 

Les Aventures de Robin des Bois*1h42 - américain - by Michael Curtiz et William Keighley - 1938

 

*Cast: Errol Flynn, Olivia de Havilland, Basil Rathbone, Claude Rains, Alan Hale, Joan Peers, Ian Hunter...

 

*Genre: Men in tights

 

*Les + : La flamboyance et l'ambition de l'époque en ont fait un classique absolu au titre mérité.

 

*Les - : L'imagerie kitschissime et naïve, qui prête à sourire aujourd'hui.

 

*Lien: Fiche Film Allocine

 

*Crédits photo: © Warner Bros.

Publié dans The Majestic

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
T
<br /> <br /> La même équipe (réal, comédiens, compositeurs) ont aussi fait l'aigle des mers, mais en Noir et Blanc, sur les corsaires britanniques, tout aussi réjouissant!<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
A
<br /> <br /> L'Aigle des Mers dis-tu? Je garde sous le coude! Il faudrait que je<br /> vois Capitaine Blood aussi...<br /> <br /> <br /> <br />