James Bond 21: Casino Royale - Licensed to kill

Publié le par Ashtray-girl

Critique du 05/07/2007

 

casino royaleOn peut dire que j'aurais rongé mon frein en attendant de voir le dernier James Bond, celui dont on a tant parlé, celui qu'on a tant critiqué, tant adoré, dont on a tant débattu: l'improbable Casino Royale, pas favori à la table de jeu, a priori.

 

Première constatation: malgré mon empêchement d'aller le voir au cinéma à sa sortie, malgré l'attente de l'édition dvd, malgré un entourage réticent à regarder le film avec moi (j'vous jure...), ce qui n'a fait que retarder - encore! - l'échéance, ça valait la peine d'attendre, bon sang!

 

N'étant pas une fan de la première heure de James Bond (pour être honnête, ma culture Flemingienne se limite aux précédents opus dans lesquels l'espion était incarné par Pierce Brosnan, adjuvé d'un Timothy Dalton et de quelques extraits avec sir Sean Connery), je ne connaissais que peu l'intrigue originelle de Casino Royale, n'ayant ni lu le roman, ni vu la satire avec Peter Sellers, rien... Au niveau de l'intrigue, donc: pas déçue, loin s'en faut.

Pour une fois, je me suis même moins embrouillée que d'habitude.

 

L'histoire est simple: Fraîchement promu agent 00(7) - il est d'ailleurs savoureux d'apprendre comment - Bond traque un trafiquant d'armes qui va le mettre sur la piste d'un malfrat pas comme les autres, banquier du terrorisme dans le monde: Le Chiffre. Pour le faire tomber et pouvoir ainsi lui estorquer des informations sur les cartels qu'il entretient à coups de billets de banque, Bond s'engage dans une partie de poker risquée où il mise l'argent de la Couronne pour damer le pion au Chiffre. Vesper Lynd, attachée au Trésor, accompagne Bond pour surveiller l'argent du gouvernement. Mais évidemment, tout va dérailler...

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Deuxième constatation: la qualité du scénario. Si les officionados de James Bond, habituellement, adorent et font la ola devant la myriade de gadgets improbables et de James Bond girls sexy mais souvent naïves, je leur préfère nettement cette intrigue plus casino royalesombre, plus dépouillée, plus en prise avec la réalité. Pas de bidule-machin-chose auquel on ne croit pas 2 secondes, pas de folles soirées dans un hammam ou ailleurs en compagnie de ravissantes créatures. Ce James Bond-ci ne fait confiance qu'à ses capacités et ses talents d'espion tête brûlée, et n'a pas le temps - ou si peu - de s'occuper de ces demoiselles. Ou du moins, il le fait plus galamment. Bon point. Ici, on retrouve de l'action, oui, à gogo (et quelles séquences!), mais ô combien réaliste, une stratégie psychologique oppressante à la table de jeu, et même - et oui! - de bons sentiments. Avec, toujours, ce petit zeste de moquerie acide dont Bond aromatise nombre de ses répliques... So smart!

 

Venons-en au fait, le nerf de la guerre, ce qui a tant défrayé la chronique: Daniel Craig, nouvel interprète du rôle titre. Tant pis si certains trépignent de rage ou s'étranglent à l'idée de voir un James Bond blond aux yeux bleus. Tant pis si certains vont se lamenter qu'une critique de plus donne raison à la franchise mais... Daniel casino royaleCraig déchire tout, excusez-moi du peu! Ce mec est juste taillé pour le rôle, quoi. Perfect, jusqu'au bout des ongles. L'attitude, la démarche, le regard, l'expression, et ce côté imparfait et "il-m'arrive-de-louper-mon-coup"... Génial. Le mec, belle gueule mais pas sex symbol, blond mais pas starlette, yeux bleus mais loin d'être mielleux, a de quoi en faire trembler plus d'un, et rend ses lettres de noblesse à un espion dont la côte était en baisse. Plus violent, plus sombre, mais toujours aussi cabotin. Le héros infaillible se fait vulnérable, se fait humain, corruptible, faillible, et pas raisonnable pour un sou. Le héros se fait homme, et on l'en admire d'autant plus. Ajoutez à cela la prestance et cette arrogance jubilatoire, et vous atteignez la quinte flush... sans coup faillir.

 

Troisième constat: la romance, superbement incrustée à l'intrigue, même si l'on sait que nécéssairement ça ne finira pas bien - surtout quand le Bond frémissant se dit prêt à quitter le MI6 - apporte quelque chose de plus au personnage: les blessures nécéssaires à ce qu'il est par la suite, à ses choix futurs, et à cette vie décousue et vouée au risque. Le couple Daniel Craig/Eva Green fonctionne du tonnerre, entre répliques piquantes et protectionnisme attendri, le tout paré d'un glamour du plus bel effet... Quel beau mélange, quel beau ménage! Bon, ok, là, c'est mon côté midinette qui reprend le dessus, mais que voulez-vous? Le charme opère, complètement, et de manière crédible avec ça.

 

casino royaleOn retrouve avec plaisir les échanges pleins de sel entre James et la précieuse M, une fois de plus incarnée avec passion par la géniale Judi Dench. Entre rapports conflictuels et clins d'oeil quasi affectueux, la relation de ces deux-là met un sacré piquant dans l'histoire, et soulève parfois quelques questions... d'ordre moral.

Dernière mention pour Mads Mikkelsen, efficace et plein de charisme dans ce rôle de banquier du terrorisme qui se paye le luxe de verser des larmes de sang et d'offrir à la saga l'une des scènes de torture les plus marquantes qui soient... Magnifique! Et pour Sebastien Foucan, pour sa performance au début du film lors de la course-poursuite mémorable sur le chantier de construction... Epoustouflant!

 

Un opus survitaminé mais pas fouttage de gueule, qui regonfle un peu la parure de l'espion au service de Sa Majesté, où l'on ne s'ennuie pas une seconde. Du pur divertissement, profond et adroit, mis en scène magistralement par Martin Campbell, visiblement inspiré par sa nouvelle égérie. Souhaitons-lui encore longue vie, à ce Bond nouveau, qui à n'en pas douter, n'a pas fini de faire parler de lui.

 

Une bombe... ce Bond.

 


 

casino royale*Indice de satisfaction: 4etoiles.jpeg

 

*2h18 - américain, britannique, italien, tchèque - by Martin Campbell - 2006

 

*Cast: Daniel Craig, Mads Mikkelsen, Judi Dench, Eva Green, Giancarlo Giannini, Jeffrey Wright, Jesper Christensen, Isaach de Bankolé, Simon Abkarian, sebastien Foucan...

 

*Genre: Permis de tuer...

 

*Les + : Craig. Craig. Et Craig. Le film est pas mal, aussi...

 

*Les - : Le prochain opus va devoir mettre la gomme...

 

*Liens: Fiche Film Allocine

            Site Officiel

 

*Crédits photo: © Gaumont Columbia Tristar Films

Publié dans L'ExceLLencE

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Commenter cet article
P
<br /> <br /> Pas un mauvais film, mais à mes yeux, un très mauvais James Bond. James Bond c'est les filles, les gadgets, l'humour omniprésent. Certains aiment le changement apporté au personnage, mais moi<br /> non. <br /> <br /> <br /> Mais Daniel Craig assure dans le rôle.<br /> <br /> <br /> <br />
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A
<br /> <br /> Je m'incline devant tant d'humble refus d'adhérer à la nouvelle direction prise par la franchise. <br /> <br /> <br /> <br />